Aunor tombe durement au sol. Elle ressent immédiatement le froid. Des bannières représentant le crédo praxique flottent loin là-haut, vision habituellement réconfortante. Pour l'instant, elles lui donnent mal au crâne.Siegfried se penche sur elle, sa Lame praxique teinte sa barbe d'un bleu cryo-électrique. Si l'on omet sa tendance à foncer doit sur l'adversaire avec un Coup de tonnerre, c'est un vrai membre de l'Ordre, autant que tous les autres.Aussi vrai, et aussi dogmatique.« Vous n'avez pas le niveau aujourd'hui. Où est votre feu, Mahal ? »Aunor se relève. « Au même endroit que d'habitude ! »Ils s'entrechoquent une fois, deux fois, trois fois… Puis Aunor bat légèrement en retraite, pour reprendre son souffle.« Je vous accuserais bien de me laisser gagner, mais vous n'auriez jamais fait ça à l'époque. Qu'est-ce qui ne va pas ? »« Je réfléchis trop. » Aunor touche le Sceau du Cormoran sur sa robe. « Sur les choses dont on ne parle pas. »« Comme quoi ? Les Ténèbres ? Qu'y a-t-il à dire ? » Siegfried est incrédule. Sa Lame est soudain mal tenue, ce qui permet à Aunor de passer sous sa garde pour le toucher.« Peut-être beaucoup de choses, maintenant que plein de Gardiens de bonne réputation s'en servent. »« Ce sont des idiots, et des traîtres ! »Des aiguilles de foudre s'élèvent des gantelets de Siegfried. Aunor prépare son feu pour le contrer. En synchronisation parfaite, ils feintent, lancent des grenades et reculent.« Les choses ne sont pas aussi simples que nous le pensions. Notre crédo n'a pas été écrit pour le monde dans lequel nous vivons. »« Vos arguments vont à l'encontre de l'Ordre », lance Siegfried d'une voix qui porte jusqu'à elle. Il prend une position qu'elle connaît bien : il va foncer sur elle comme un boulet de canon. « À l'encontre de vous-même. »Il faut bien que quelqu'un le fasse, pense Aunor. Et elle se prépare à encaisser l'attaque.