Un page déchirée et froissée d'un vieux journal, trouvée dans une rue de la Cité :–je ne me souviens pas tant de ses leçons que des mots que nous échangions en passant. Je me souviens de notre dispute insignifiante au sujet d'une histoire datant de l'Âge d'or. C'était une histoire d'amour, ou peut-être une tragédie.Une reine très fière, abandonnée par son amant qui ne pensait qu'à son héroïsme passé. Elle avait choisi la mort pour préserver sa dignité plutôt que de subir l'humiliation.Il avait mentionné cette histoire pour prouver que la mort n'était pas à craindre. Mais, pendant qu'il parlait, je n'arrêtais pas de penser : et qu'en est-il de ceux qui comptaient sur elle pour gouverner ? Ceux et celles dont la vie dépendait de la sienne ?En y repensant, je réalise qu'il parlait avec l'arrogance de quelqu'un qui peut toujours revenir de l'Abysse. Quelqu'un qui a contemplé l'obscurité pendant si longtemps qu'il la considère presque comme une amie.